Je retrouve mon compagnon de la veille pour le petit-déjeuner et nous prenons un rickshaw pour la gare. Il s’agit d’une vieille bâtisse dont l’intérieur fait penser à un musée tant rien à changer depuis des décennies. Le chef de gare remplit un registre et nous donne une quittance. Etonnamment, le train arrive plus ou moins à l’heure (il déraille fréquemment). Nous avons un billet première classe, un wagon avec des sièges en mousse inclinables. La deuxième classe est un wagon dont le sol est en planches et les sièges en bois. Mandalay n’est pas très loin mais il faut compter 13 heures de trajet environ. Je comprend vite pourquoi lorsque le train frôle les 30 km/h et que nous nous demandons s’il ne va pas dérailler. Dans le wagon, nous sommes avec des birmans, dont le chef de la police locale (et ses gardes) à côté de nous, une anglaise et des souris qui se promènent entre nos jambes. Le trajet est plaisant, nous passons par des champs de blé ou de colza, des rizières ou des plantations de bananes. Nous ferons un arrêt à Kiaukme où j’ai le temps d’acheter des nouilles, des cuisses de poulet et une grande bière pour le train. Le clou du voyage est l’énorme viaduc qui franchit un profond canyon entre Hsipaw et Pyin Oo Lwin. Le train commence par descendre en lacet pour s’approcher des gorges puis traverse le viaduc au pas pour être certain de ne pas dérailler. Nous nous arrêtons longuement à Pyin Oo Lwin où l’on profite d’aller manger dans cette ancienne station coloniale puis continuons le trajet de nuit jusqu’à Mandalay. Dans le train je fais connaissance avec Ashley, une anglaise qui se rend également à Bagan. Nous trouvons une auberge et réservons un bâteau pour le lendemain.