Lisa étant malade, ils ne feront pas le trajet à moto avec moi. De plus, le cousin s’étant renseigné sur l’état de la route que je compte faire refuse de s’y aventurer et veut retourner par la route principale à Luang Namtha tout en me conseillant d'en faire de même. Il me dit que la route n’est pas praticable et qu’il n’y a rien à manger ni de carburant en route. Que nenni, toutes les routes sont praticables à moto! Je pars donc seul après avoir fait le plein sur une route de gravier. Au début, elle est même en excellente condition jusqu’à ce qu’elle s’arrête nette au bord d’une rivière d’une vingtaine de mètres de large. Je regarde les villageois faire, dépose mon sac de l’autre côté par précaution, me déchausse et passe la rivière à moto. Le moteur est complètement sous l’eau mais il continue de fonctionner car ça semble être conçu pour. Le chemin de l’autre côté est de pire en pire mais ce n’est pas pire qu’en Birmanie et il y a encore quelques locaux à moto voir même de petits camions de transport. Je passe par de beaux villages où on me prend pour un extraterrestre, traverse des forêts de bananiers, contemple les montagnes ou admire le travail au champ où des dizaines de femmes sont alignées pour couper l’herbe à la faucille (un cliché parfait pour une affiche de propagande communiste). Au dernier village, ca devient une autre histoire. Le chemin n’est plus qu’une tranchée de boue et de marne, il faut contourner de gros cailloux et traverser encore 4 rivières. C’est tellement glissant qu’il est impossible de rouler à plus de 10 km/h. Je ne rencontrerai d’ailleurs absolument personne le long du chemin à part un groupe de villageois à pied. Je passerai bien 2 ou 3 heures dans cet enfer avant d’enfin tomber sur un village. Assoiffé, je demande de l’eau au minuscule magasin du village et comme il n’y a que de la Beerlao, la gérante m’offrira du thé. J’achète quelques biscuits et continue mon chemin sur une route presque aussi mauvaise mais au moins un peu fréquentée par les gens du village. J’arrive enfin à Long pour le coucher du soleil où je m’installe dans une guesthouse.