Le soleil est de retour et ce maudit sable est enfin parti. Je commence par écrire mon journal puis pars en direction du centre ville. Comme c’est à 15 km, je prend le bus public avec les pakistanais et les filipinos. Le réseau de transport public au Kuwait est pitoyable mais en cherchant un peu sur Internet, on peut trouver des volontaires qui ont enregistré les tracés sur Google maps (ce que la compagnie de bus n’a pas pensé à faire). Je rejoins le quartier de Hawally où je pensais visiter la maison de verre, décorée par des milliers de morceaux de verre par une artiste italienne très âgée et établie au Kuwait depuis 1960. J’appelle le numéro sur la porte mais comme je n’obtient aucune réponse, je me dirige vers le bord de mer en vue de rejoindre les Kuwait Towers. Je croise à nouveau plein de chats, des femmes qui font leur jogging ou des familles qui profitent du retour du soleil sur la plage. Arrivé au Kuwait Towers, l'emblème nationale, je décide de monter dessus pour voir la vue. La boule supérieure offre effectivement un beau panorama sur les grattes-ciel de la ville et sur toute la côte mais après la tempête de sable, on ne voit presque pas à travers donc c’est inutile de prendre des photos. Je prend ensuite le chemin du quartier des affaires où j’arrive au moment où des centaines d’indiens et de pakistanais sortent des chantiers pour monter dans l’un des nombreux minibus qui les ramènent dans leur cité dortoire. Je fais brièvement le tour du quartier, entend deux fois l’appel à la prière, passe par la grande mosquée, qui n’a rien d’extraordinaire vue de l’extérieur puis tombe sur un souk étrangement animé pour la région. C’est un souk traditionnel arabe avec des tapis, des rideaux et autres abayas dont les vendeurs sont kuwaitis, de même que les clients. Pendant que certains font des affaires, les familles se promènent, des groupes de femmes discutent assises dans le gazon, les enfants jouent ensemble autour de la grande fontaine de la place. Le Kuwait est très arabe et n’a pas grand chose à voir avec Dubai et tous ses expatriés et ses touristes. C’est d’ailleurs un pays assez ouvert et tolérant, qui a misé sur l’éducation plutôt que sur les projets touristiques pharaoniques comme les Emirats ou sur l’islam intégriste comme le voisin saoudien. La tenue des locales va par exemple de l’abaya à la jupe longue, certaines ont un voile intégrale, d’autres n’en ont pas du tout. Je passe près d’une heure à regarder les gens puis retrouve Humoud, un contact kuwaiti que j’ai obtenu par JP, l’américain avec qui j’ai passé quelques jours en Asie Centrale. Il me fait monter dans son Porsch Cayenne pour me faire visiter brièvement la ville. C’est un kuwaiti un peu plus jeune que moi, très chaleureux, généreux et également voyageur. Il m'emmène dans un parc qui offre une superbe vue sur la ville et où se trouve un mémorial des victimes de la guerre avec l’Irak. Nous allons alors manger dans un restaurant chic du parc, fréquenté par les jeunes branchés, surtout des femmes ce soir. Il commande quelques plats notamment un excellent steak, des cailles ou encore des ribs accompagnés d’un ice tea parfumé au safran. J’en profite pour en apprendre un peu plus sur ce pays, sa culture, son origine et sur la vie des locaux. Impossible de participer à l’addition, il insiste pour m’inviter puis me raccompagne chez mon hôte à Salmiya.