Je me réveille après avoir passé l’Inde, au dessus de la mer d’Arabie. Je me retrouverai bientôt non loin de mon point de départ, l’Arménie, mais un peu plus au Sud: au Kuwait. J’ai mis près d’une année à l’aller, dix heures au retour. L’avion atterrit à trois heures du matin et je commence par faire la queue pour un visa on arrival. J'attend à côté d’un couple de Suisses des plus ridicules, de vraies têtes de Suisse-Allemand mais Monsieur a une barbe de Salafiste et madame est emballée dans une abaya (une espèce de chador noir couvrant de la tête aux pieds et portée dans les pays du Golf). Je sors pour acheter une carte SIM et manger puis trouve un taxi illégal, moins cher que ceux de l’aéroport, mais tout de même 6 dinars pour rejoindre le quartier de Salmiya (soit 20$). J’y retrouve Mostafa, un égyptien qui vit ici depuis quelques temps et qui m’héberge durant mon séjour dans ce petit pays. Je m’installe dans ma chambre, nous faisons connaissance puis il part au travail. Je sors un peu plus tard et part en direction de la mer où une longue promenade a été aménagée. Je croise des centaines de chats, des arabes en turbans, des dames qui font du sport, parfois avec un foulard synthétique et de nombreuses classes d’école qui visitent le parc scientifique. La plupart des enfants me saluent ou me serrent la main, ils viennent du Kuwait mais aussi d’Egypte, du Liban, d’Inde, etc. Leurs profs, toutes des femmes, leur parlent en anglais et viennent du Kuwait, d’Egypte, des Philippines ou des Etats-Unis. Alors que le ciel était déjà très poussiéreux, une tempête de sable transforme soudainement toute la ville. On ne voit qu’à quelques mètres et les gens ne sortent pas si bien que la ville semble désertée. Le sable au sol et le ciel se confondent et la lumière est très particulière. Je profite de cette ambiance surréaliste pour prendre des photos puis vais m'abriter quelques temps dans les malls de la ville. Il faut dire que rester dehors n’est pas agréable, on respire de la poussière de sable qui fait tousser, le sable va dans le nez, dans les yeux ou dans la bouche. Je retourne à la mer en fin d’après-midi où je croise de nombreux pêcheurs et quelques chats avant que Mostafa passe me prendre. Nous sortons dans un restaurant libanais assez chic juste à côté des Kuwait Towers en compagnie d’une de ses amies égyptiennes. Je mange du humus, une salade Fatouche et du shish taouk pour marquer mon retour au Moyen Orient puis nous commandons une shisha. Nous rentrons pas trop tard et je vais me coucher aussitôt, un peu fatigué par le vol et le jetlag.