Bien que le taxi est bien pratique, je dois commencer à surveiller mon budget. C’est donc en bus que je compte rejoindre la ville de Goris. Le bus est à 7h, je me réveille à 10h. Je pars donc à pied jusqu’au barrage en contrebas de la ville. Un soldat sympathique me montre alors la prise d’eau. Il s’agit d’un grand trou dans le lac dans lequel l’eau est canalisée dans des conduites forcées jusqu’aux turbines et surplombé d’une vieille passerelle sur piloti. Après un “dialogue” en russe, je crois comprendre que je ne peux pas continuer à pied. Je rejoint alors la route principale pour faire du stop. Après 30 minutes environ, trois hommes arméniens rougis par le soleil et à la dentition en or qui se rendent aux putes à Yerevan me charge dans leur veille Lada jusque dans la vallée au bord de la route principale. Je tend le pouce à nouveau et c’est un major de l’armée Arménienne en poste au Karabakh qui accepte de m’amener à Goris. Sur le chemin nous échangeons quelques mots de russe et d’anglais. Lorsque je lui ai dit que je travaillais dans l’informatique, il a cru que j’étais un hacker et espion Azeri et m’a demandé mon passeport en présentant son pistolet. Je lui dit qu’il est au fond de mon sac et parviens à calmer rapidement sa suspicion avec humour. Arrivé à Goris, il me propose de venir manger dans sa famille, ce que j’accepte. L’hospitalité arménienne est vraiment exceptionnelle. Originaire de la région du lac Sevan, il me fait gouter un poisson exclusivement péché dans ce lac (préparée par sa femme bien entendu). Nous buvons ensuite quelques vodkas (c’est généralement un fruit appelé tuti ou mulberry en anglais qui est utilisé pour sa production dans cette région mais on en trouve aussi à l’abricot, à la poire, au raisin, à la cerise, etc.) en regardant la télévision russe qui vente la réussite de la Crimée suite à sa libération par le bienveillant Vladimir Poutine. Ne voulant pas abuser de leur hospitalité, je rejoins ensuite un B&B ou je suis accueilli avec quelques vodkas et un repas.