Après une nuit blanche, Tigran et moi raccompagnons Nina à l’aéroport pour prendre le premier vol pour Moscou. Comme elle est stewardess et qu’elle ne paye pas les vols, sa place n’est pas assurée. Nous attendons donc qu’elle puisse accéder à la porte d’embarquement avant de retourner chez Tigran et prendre le petit déjeuner. Je discute un bon moment avec son père, physicien, qui m’explique que l’Arménie était très orientée vers la haute technologie durant l’ère soviétique. Depuis l’indépendance, les temps sont plus difficiles mais de nouveaux secteurs, les technologies de l’informations (IT) notamment émergent petit à petit. Le pays est néanmoins très enclavé ce qui n’aide pas à se faire une place au niveau international. Nous parlons de mon voyage et de la Suisse, perçue comme un modèle par beaucoup d’Arméniens. Tigran m’accompagne ensuite prendre mon bus pour Tehran qui partira à 10h. Nous empruntons la route qui mène à Goris et que je connais déjà puis continuons à travers les montagnes jusqu’à la frontière iranienne. A la douane, nous devons prendre toutes nos affaires et sortir du bus. Au premier checkpoint du côté arménien, nos sacs sont scannés et le douanier peu agréable fouille dans mon passport en me posant des questions (les douaniers arméniens se méfient toujours de moi). Après un grognement et un tampon, nous passons un no man’s land où nous marchons 1km environ pour rejoindre le poste frontière iranien. Un jeune douanier me demande si j’ai de l’alcool puis me laisse passer. Nos sacs sont scannés à nouveau et le douanier tamponne mon passport sans poser de questions et sans se douter que la bouteille d’eau minérale n’en est point. La frontière passée, je discute avec plusieurs iraniens qui me donne leur numéro et proposent de m’accueillir si je passe dans leur ville. On rigole déjà des Ayatollahs et je suis impatient de retourner dans ce pays que j’avais si apprécié 2 ans auparavant. Après 4 heures de fouille, le bus vient reprendre les passagers et nous continuons notre route.