La journée du 30 est pluvieuse et glaciale. J’en profite pour écrire, faire la lessive et me reposer à l’auberge. Le lendemain, je prend l’avion pour Macau à 2500 km environ vers le Sud. Nous survolons les lumières de l’immense région de Guangzhou-Hong Kong-Shenzhen, l’une des plus grandes concentration urbaine au monde avant de nous poser sur une piste construite sur la mer. Je passe des températures négatives à une soirée à 27 degrés, ce qui est plutôt agréable. Macau étant dépourvue d’auberge, je logerai dans l’appartement de Jose, que j’ai trouvé sur couchsurfing. Il ramène justement un étudiant de Bangkok à l’aéroport et me propose de passer me prendre en voiture. Deux de ses amis de Kuala Lumpur sont venus également à Macau pour un workshop de théâtre qu’il organise. Il nous invite à manger dans un restaurant de quartier où nous faisons connaissance avant de me déposer dans son appartement. Il est haka, une sorte de tribu chinoise plutôt traditionnelle et comme son père l’a décidé, il vit toujours à ses côtés pour le moment. Je serai donc seul dans l’appartement et en profite pour aller me balader dans le village de Taipa. Macau est constituée pour le moment de trois îles: Macau, le centre ville, Taipa, où je serai logé et Coloane, l’île la plus verte de ce micro-territoire surpeuplé. La mer a cependant été comblée entre Taipa et Coloane pour en faire un Las Vegas en plus grand (les casinos de Macau brasseraient huit fois plus d’argent que ceux de Las Vegas). Je traverse le village et prend les tapis roulants qui mènent droit devant le Venetian, le plus grand casino du monde. Comme ça fait partie de Macau, j’irai tenter ma chance et gagnerai l’équivalent de 60 Francs. Le casino ne contrôle pas l’identité ni l’âge et surtout pas l’origine de l’argent. C’est de toute évidence une gigantesque blanchisserie, notamment pour les haut placés du parti communiste chinois. Les mises sont énormes et je n’ose pas imaginer ce qui est placé sur la table dans les salles privées. Après Pyongyang et ses magasins d’état, me voici au coeur du capitalisme et de ses excès et le contrast est plutôt saisissant. Je fais une dernière balade au bord des canaux d’une Venise en plâtre et à la place St-Marc avant de retourner au village de Taipa pour une bière au pub.