A peine réveillé, un militaire s’approche de moi et me demande mon passeport avant de m’inviter à sortir du bus. Les contrôles sont assez fréquents par ici en raison de la proximité avec l’Afghanistan. Ils l’étaient aussi vers la frontière irakienne mais étaient très vite expédiés. Les trois officiers me font prendre toutes mes affaires, s’amusent à regarder mes photos de vacances et le contenu de ma trousse de toilette, fument une clope en rigolant puis me laissent partir en me remerciant. A chaque contrôle de ce genre, je me demande franchement qui ils espèrent attraper en procédant de la sorte. J’arrive à Mashhad en fin de matinée et me rend dans l’un des multiples comptoirs proposant des hôtels où bien évidemment personne ne parle anglais. J’arrive néanmoins à trouver un petit appartement et à diviser le prix par deux à l’aide de gestes et d’une calculatrice. Une fois installé et douché, je mange une énième brochette de poulet (je fais semblant de battre des ailes pour dire poulet) et une énième assiette de riz et me rends au gigantesque complexe de pèlerinage shiite où est enterré l’imam Reza notamment. Je porte volontairement une chemise à manche longue malgré les 38 degrés dans le but de passer inaperçu. Par chance, les gardes ne remarquent pas ma présence et je peux me promener dans l’ensemble du complexe y compris dans les lieux réservés aux musulmans. L’ambiance est assez paisible sur les centaines de tapis installés à l’extérieurs: les gens s’assoient, discutent, prient ou prennent des selfies. Par contre, dans les mausolées et leurs intérieurs clinquants (or, argent et surtout mirroirs et lustres géants), les pèlerins sont en transe et se bousculent pour toucher ou embrasser les grillages d’argent dans lesquels sont installés les tombes. Je passe plusieurs heures à regarder le manège des pèlerins puis vais errer un moment dans le bazar. Après un passage chez le barbier, je tente de retourner dans l’enceinte de nuit mais me fais rapidement repéré par un garde barbu. Je me fais immédiatement renvoyé et décide d’aller manger un double hamburger afin de changer de la cuisine iranienne qui est très peu variée.