Je passe une très bonne nuit dans ma tente et, au réveil, le policier me dit qu’ils m’escorteront jusqu’à Dadivank. Ma jambe me fait très mal à cause d’une glissade la veille et les 20 km de marche qui s’en sont suivis n’ont guère améliorer son état. Quelques habitants s’arrêtent et me demandent ce que je fais là alors qu’il y a un conflit armé. Au bout d’une attente interminable, la police arrête un vieux Monsieur en route pour Karvachar et lui demande de m’emmener. Comme j’ai beaucoup de peine à marcher, je lui demande de me déposer un peu plus loin, à un carrefour où je compte rejoindre les sources chaudes de Zuar pour me baigner. Je commence une marche d’une dizaine de kilomètres en boitant et m’arrête au bord de la rivière pour manger et filtrer de l’eau. Il est 16h et je m’inquiète de ne pas être en mesure de continuer mon trek jusqu’à Karvachar (à 50 km de là). Je n’arrive pas à me décider, trois options s’offrent à moi: passer la nuit là mais je manque de nourriture, continuer ma route jusqu’au village près des sources et demander à un villageois de me reconduire ou rejoindre la route principale (il s’agit d’une piste non goudronnée) et tenter de faire du stop (en 4 heures, j’ai du voir 2 voitures). Constatant que ma jambe ne me permet vraiment pas d’aller plus loin, je rejoins la piste principale et une voiture s’arrête alors que je suis encore à une trentaine de mètres de la piste. Il me demande en russe où je vais. Je leur dit “Vardenis”, le village après le col, coté Arménien. A bord, 2 arméniens d’âge moyen venus faire des “affaires” au Karabakh et un vieux russe en tenue militaire. Le chauffeur me propose de monter et me dit qu’ils vont à Yerevan. C’est mon jour de chance! Vu l’état de ma jambe, je décide finallement de faire la route avec eux jusqu’à la capitale arménienne. Nous longeons le canyon avant d’arriver à la douane. En deux minutes, les douaniers vérifient nos passeports, visas et autorisations et nous ouvrent la barrière. Nous passons alors le col à 2500 mètres d’altitude pour rejoindre Vardenis. Sur le chemin, nous passons près d’une immense mine d’or. Les gravats excavés pour son extraction forment de véritables montagnes. Nous faisons une petite pause à Vardenis ou on me propose à manger. Depuis là, nous suivont les berges du lac Sevan (de la taille du Léman) jusqu’à Sevan. Le bord du lac est splendide, il ressemble beaucoup au Léman mais sans urbanisation. La route est séparées du lac (sur notre droite) par des forêts de pins alors qu’à notre gauche, se dressent des centaines de volkans enneigés. Nous rejoignons finalement la highway qui nous ménera à la capitale, Yerevan. Je rejoins alors la guesthouse où j’ai séjourné la dernière fois. De jeunes russes prennent des selfies avec moi dans des poses suggestives (bref, des russes prennant un selfie) et je discute longuement avec la charmante réceptionniste avant d’aller me coucher.