Je prend le bus pour la station de taxi et leur demande de m’amener à la station de bus ou de Mashrutka pour le Nord du pays. On me dépose alors à la nouvelle station de bus de la ville, une énorme gare routière (bien évidemment en marbre blanc) capable d’accueillir des milliers de passagers mais qui voit passer 3-4 bus par jour au maximum. Il n’y a pas de bus et tout le monde me dit que la seule solution est de prendre un taxi (ils voulaient 100$ pour m’y amener). Je pars à pied et tente de faire du stop le long d’une enième avenue à 3 pistes inutile. Beaucoup s’arrêtent (se sont tous des taxis) et l’un d’entre-eux me propose de m’amener à une station de taxi partagé. Enfin, je trouve une voiture pour m’amener à Darvaza!
Tout se passe bien jusqu’au contrôle à la sortie d’Ashgabat. Après une fouille de nos poches et un contôle de drogue par des chiens, un officier me menace de me renvoyer en Suisse car il manquait sois-disant un permis de je ne sais pas quoi. Après une demi-heure de négociation, sans même donner d’argent, il me laisse finallement partir. L’avenue 3 pistes impécable se transforme alors en une simple route pleine de nids de poule qui traverse tout le désert de Karakum. J’arrive à Darwaza en milieu d’après-midi où je retrouve une hollandaise à moto (je n’aurai pas vu d’autres étrangers de tout mon séjour dans ce pays). Je bois quelques bières avec elle en attendant que la température descende (il fait 43 degrés). A la tombée de la nuit, je prend ma tente et un pique-nique et entame une marche de 5 kilomètres à travers le désert pour rejoindre la porte de l’enfer. En raison des émanations de gaz, ce cratère de la taille d’un terrain de foot brûle depuis 1971, lorsque des géologistes y avaient mis le feu. Il dégage une lueur similaire à un coucher de soleil ce qui permet de le trouver facilement de nuit. Je me retrouve complétement seul autour du cratère, en plein milieu du désert avec le bruit du gaz qui brûle. C’est un endroit tellement étrange que j’ai vraiment l’impression d’être sur Mars. Je plante finallement ma tente et passe la nuit là.