Je me lève à 6h pour faire une ballade autour du lac puis rejoins les chutes en contrebas du lac. Le lac se vide dans une rivière qui fini par se verser dans un profond canyon. Je prend quelques photos depuis une passerelle rouillée peu rassurante qui permet de marcher au dessus du vide. Je reviens au lac et retrouve JP pour manger du pain sec et les poissons que le jeune de la maison d’hôte est allé nous pêcher ce matin. Vers 10h, quelques locaux viennent boire la vodka puis notre chauffeur passe nous chercher. Nous partons pour Alaudin, à 3h de chemin de montagne dans son bon vieux 4x4 chinois. La route est magnifiques, nous verrons des glaciers, des sommets vertigineux, des villages en pierre et en terre dont la couleur varie en fonction de la roche (rouge, brun, jaune, etc), des champs de fleurs, quelques paysans en train de faucher ou de se déplacer à dos d’âne. Le contrast est fort après 3 semaines passées en Uzbekistan! Nous arrivons à Alaudin affamés et assoifés mais il n’y a rien à manger. On commence donc notre petite marche jusqu’au lac et nous arrêtons à un petit alpage fait de maison de pierre. Alors qu’on prend quelques photos avec les enfants, leur parents nous invitent à venir manger une soupe. Ils me disent être à l’alpage 3 mois par an et y élever des moutons et des vaches ainsi que quelques ânes pour le transport. Nous serons alors conviés dans l’une des petites maison en pierre pour le plov et le chai en compagnies de trois générations de femmes. Elles nous font des blagues en dialecte tajik et rigolent beaucoup (ça nous fait sourire bien qu’on n’y comprenne absolument rien). Devant l’entrée de la maison s’entassent quelques enfants curieux rigolant à chacun de nos mouvements. Leurs conditions de vie sont vraiment difficiles, leur seuls achats se limitent au riz, au tabac, au thé, à quelques vêtements et un peu d’or pour la dentition. Tout le reste provient de l’alpage. Nous montrons quelques photos aux enfants ce qui les faits beaucoup rire et prenons des selfies avec leur mère et grand-mère. On dirait qu’ils se voient en photo pour la première fois. Nous continuons alors notre ballade pour le lac Alaudin un peu plus haut dans les montagnes. Nous passons d’abord un lac transparent puis un lac vert et bleu tout en contemplant les hautes montagnes et les glaciers qui dominent cette vallée à couper le souffle. Nous arrivons alors au lac Alaudin, un lac d’un bleu profond comme je n’en n’ai jamais vu. Après plus de 160 pays visités, JP me dit que seul un lac au Malawi peut rivaliser avec celui-ci et il est bien content de m’avoir suivi dans cette région. En errant un peu autour du lac, nous tombons sur une équipe de jeune de la région qui nous invitent spontanément à les joindre pour manger une chèvre avec quelques pommes de terre et de la vodka. Le repas est excellent et ça fait du bien de manger de la bonne viande fraîche! Après le repas nous tombons par hasard sur la tête, la peau et les abats de la chèvre que nous venons de manger et sommes surpris d’apprendre qu’ils sont montés ici avec la bête encore en vie. Nous finirons par redescendre à l’alpage pour boire quelques vodkas en compagnie de deux paysans et de notre chauffeur. (l’étiquette indique le sigle d’une pharmacie et une photo d’un docteur recommandant le breuvage, il n’y a donc aucune raison de s’en priver). Nous rejoignons alors la route principale où nous passons une bonne heure à négocier le prix du taxi pour Dushambe à près de 3h de route. Nous partons à la tombée de la nuit et ne verrons pas le paysage mais le tunnel d’Anzob est néanmoins une étape marquante du trajet: plus de 5km de tunnel non ventilé, sans éclairage, avec des nids de poule et des passages dans 30cm d’eau. Traversé par de gros camions, on n’y voit pas à 5 mètres tant la fumée des gaz d’échappement est épaisse. Nous arriverons vers 23h à Dushambe, trouvons une guesthouse et achetons un pique-nique pour le souper.