Nous sommes réveillés en pleine nuit, à l’entrée de l’Etat Tanintharyi, pour passer une espèce de douane militaire. Un soldat contrôle nos passeports et nos visas et demande de remplir un formulaire dans lequel j’indique un hôtel bidon. Comme pour tous mes trajets en bus dans ce pays, nous arriverons à destination à 3-4 heures du matin (les horaires locaux sont un mystère). Je partage un tuk-tuk avec un couple d’anglais et tente de trouver une chambre pour le reste de la nuit. C’est complet et de toute façon hors de prix donc je m’installe dans un coffee shop en attendant l’ouverture de l’agence de location de moto. Nous réveillons le gérant à 6h tapante, remplissons quelques documents puis nous séparons. Je dépose ici toutes mes affaires et pars à la découverte de la péninsule avec des tongs, un short de bain, un t-shirt, un sac de soie et un spray anti moustique. La péninsule est un véritable paradis, je traverse de nombreux villages de maisons de bois construits entre les montagnes, les cocotiers et les plages. Après un petit-déjeuner dans un café de village très sympa, il me faudra environ deux heures pour atteindre le sud de la péninsule où je compte me baigner. Sur le chemin presque tout le monde, surtout les enfants, me saluent et me font un signe de la main et je ne croise pas un étranger. Je roule jusque dans le village de pêcheur de Nyau Pyin qui ressemble un peu à un bidonville mais qui est néanmoins charmant avec des maisons en bois sur pilotis et des bateaux de pêche de toutes les couleurs. Avec des enfants souriants et jouant avec un pneu et un bâton, on se croierait dans une publicité pour l’Unicef. La plage est belle mais jonchée de déchets si bien que je n’ai guère envie de m’y baigner. Un jeune m’indique alors un chemin à travers la jungle pour rejoindre une autre plage et monte à l’arrière de ma moto. C’est un chemin de pierres et de terre très escarpé qui franchit le col avant d’arriver à une magnifique plage de sable blanc de 4 km. L’eau est transparente de ce côté-ci de la péninsule, le sable et la mer sont très propres et il n’y a aucune construction. Je suis seul sur la plage jusqu’à l’arrivée de trois touristes 2 heures plus tard. Je me baigne et fais le lézard au soleil avant de reprendre ma moto pour paradise beach, une plage similaire avec des bungalows et un restaurant. Je traverse la jungle par un sentier mais arrive trop tard pour manger dans le restaurant le plus antipathique de Birmanie (ils profitent de leur monopole car la région s’est ouverte au tourisme il y a trois ans seulement et négocier avec l’armée locale semble très compliqué). Je commande néanmoins une bière avant de me raisonner à trouver un logement si je ne veux pas dormir avec les crabes et les moustiques. Partout des panneaux indiquent qu’il est strictement interdit de camper, dormir dehors ou dans les villages et que les étrangers sont autorisés à séjourner dans 5 hôtels seulement: Paradise Beach et quatre autres, tous situés à Maungmagan, au Nord de la péninsule, à 80 km de là. J’arrive de nuit au coconut resort, qui est complet mais le personnel me propose une tente pour les deux prochaines nuits.