Après un petit-déjeuner très rapide, nous partons pour la visite du Potala Palace, cet impressionnant palais-forteresse de treize étages construit au XVIe siècle qui domine Lhasa du haut d’un rocher. Nous commençons par monter les escaliers jusqu’à l’entrée du palais, transformé en musée depuis la fuite du 14e Dalai Lama en Inde en 1959. Les matériaux utilisés sont très particuliers, la partie blanche est chaque année recouverte d’un mélange de miel, de lait et de sucre alors que la partie rouge est faite de milliers de petites branches fixées entre elles par des cordes en laine de yak. A la base les murs font jusqu’à 8 mètres d’épaisseur qui diminue progressivement en montant les étages. L’intérieur est un labyrinthe de plus de 1000 pièces contenant des trésors inestimables rapportés d’Inde, de Chine ou du Népal, des peintures murales, des tankas, d’anciens livres, etc. Le palais contient également les stupas en or et décorées de multiples pierres précieuses de huit Dalai Lama. La stupa du dernier Dalai Lama (le 13e) est cependant cachée simplement pour éviter que l’on parle du 14e Dalai Lama, en exil en Inde. Il est en effet strictement interdit d’en parler ou d’afficher son image en Chine sous peine de se retrouver en prison ou pire. Dieu merci, les touristes chinois se comptent sur les doigts d’une main et la quasi totalité des visiteurs sont des pèlerins venus d’autres villages tibétains du Tibet ou des provinces voisines (Sichuan, Qinghai, Yunnan, Gansu, etc.). Notre guide nous explique par ailleurs qu’il est possible de connaître leur village d’origine par leur habillement ou leur dialecte. La plupart d’entres-eux nous saluent, nous adressent un sourire et nous serrent parfois la main. Le guide nous entraîne ensuite dans un restaurant népalais pour manger puis nous visiterons le temple de Jokhang, dans la vieille ville. Bien que saccagé durant la révolution culturelle, il comporte une belle architecture en bois à l’intérieur et les moines ont réussi à conserver quelques statues en les dissimulant derrière les murs. Les milliers de pèlerins qui tournent autour du temple et de la ville avec un chapelet ou un moulin à prière en main est toutefois le plus intéressant de la visite. Libérés par notre guide, le japonais et moi partons nous balader dans la vieille ville. Il reste beaucoup de bâtiments historiques mais (on est en Chine), une bonne partie a bien évidemment été rasée pour élagir les rues et reconstruire du faux-vieux. Comme dans la province autonome du Xinjiang, toute la vieille ville est ultra sécurisé, portique de sécurité à chaque coin de rue, police anti-émeute, caméra de surveillance, militaires, etc. Nous traversons ensuite la ville moderne, construite autour du Potala palace et essentiellement habitée par les colons chinois. On y trouve des malls, des boutiques et bientôt un Mc Donald’s. Il faut dire que Lhasa a grandi rapidement ces dix dernières années et que les hans sont désormais estimés à deux tiers de la population urbaine de Lhasa. En fin d’après-midi, nous nous rendons sur la grand place devant le palais du Potala où trône un monument pour les 50 ans de la libération du Tibet par la Chine (...) et d’autres affiches géantes de Mao ou Xi Jin Pin accueillis en héros par le peuple tibétain. Nous retournons à l’hôtel où nous retrouvons l’anglais pour aller manger. Nous irons cette fois-ci dans un restaurant situé au 3e étage d’un vieil immeuble du quartier. On y mange bien, il y a une bonne ambiance et tous les clients sont tibétains. Nous commandons quelques plats et discutons un bon moment en enchaînant les bières locales.